Il y a des si\u00e8cles, dans l’actuel \u00e9tat du Maharashtra vivait un humble saint pr\u00eatre nomm\u00e9 Vishnu Sharman avec sa famille. Il n’avait qu’un seul fils, nomm\u00e9 Vamadeva. C’\u00e9tait un gar\u00e7on calme mais brillant et les deux parents \u00e9taient fiers de lui. Vamadeva a grandi et il \u00e9tait temps pour lui de suivre une \u00e9ducation formelle. Lorsque cette discussion eut lieu dans la maison au cours du d\u00eener, Vamadeva insista aupr\u00e8s de son p\u00e8re Vishnu Sharman : “Je veux aller \u00e0 Varanasi pour me soumettre \u00e0 la tutelle du Maharishi Shantananda”. Vishnu Sharman est d\u00e9concert\u00e9 par l’insistance de son fils de 8 ans. Varanasi \u00e9tait \u00e0 un mois de voyage de leur village. Il a fait de son mieux pour dissuader Vamadeva. Plus que la distance, il ne pouvait pas dig\u00e9rer le fait qu’il ne pourrait pas voir son fils unique Vamadeva pendant de nombreuses ann\u00e9es. S’il \u00e9tait all\u00e9 dans un Gurukul proche, il aurait pu lui rendre visite chaque fois qu’il se sentait enclin \u00e0 voir son fils. La m\u00e8re de Vamadeva avait le m\u00eame sentiment. Mais Vamadeva a insist\u00e9 pour aller uniquement \u00e0 l’\u00e9cole de Shantananda. M\u00eame si ses deux parents ne comprenaient pas la raison de son insistance, apr\u00e8s beaucoup de r\u00e9ticences, ils ont accept\u00e9 de r\u00e9aliser le souhait de leur fils unique. Ils ont \u00e9galement r\u00e9alis\u00e9 et dit \u00e0 Vamadeva que Maharishi Shantananda est tr\u00e8s connu par ses m\u00e9thodes d’enseignement extr\u00eamement strictes et qu’il n’\u00e9tait pas facile de l’accepter comme \u00e9tudiant. Il rejette ses aspirants \u00e9tudiants pour des raisons apparemment insignifiantes. Il ne s’est jamais montr\u00e9 tendre envers un disciple. Il semblait m\u00eame indiff\u00e9rent. Il croyait en une discipline extr\u00eame et sans compromis. Et ses tests d’admission \u00e9taient tout aussi difficiles. Rien de tout \u00e7a ne peut dissuader Vamadeva et il insiste toujours pour aller \u00e0 Shantananda.<\/span><\/p>Apr\u00e8s des jours de marche, de promenades en charrette \u00e0 b\u0153ufs, de camping dans divers abris et auberges, apr\u00e8s un voyage qui a dur\u00e9 pr\u00e8s d’un mois et demi, Vishnu Sharman et son fils Vamadeva ont atteint la ville de Varanasi. Tout au long du voyage, Vamadeva \u00e9tait silencieux et contemplatif, tandis que son p\u00e8re Vishnu Sharman parlait tout le temps comme s’il n’aurait jamais une telle chance dans sa vie. Vishnu Sharman esp\u00e9rait contre toute attente que Shantananda pourrait rejeter son fils ou que Vamadeva pourrait changer d’avis et ne pas rester et \u00e9tudier \u00e0 Varanasi.<\/span><\/p>Apr\u00e8s avoir atteint Varanasi, ils se sont repos\u00e9s pendant quelques jours, ont visit\u00e9 le temple de Lord Kashi Vishwanath que tout hindou est cens\u00e9 visiter au moins une fois dans sa vie, se sont baign\u00e9s dans le Gange et ont bu le nectar comme de l’eau jusqu’\u00e0 ce que leurs c\u0153urs soient remplis et ont commenc\u00e9 \u00e0 se renseigner sur les moyens de rencontrer Shantananda. Ils ont appris que chaque matin \u00e0 3 heures, Shantananda avait l’habitude de venir se baigner dans les ghats avec ses disciples, qu’il pleuve ou qu’il fasse froid. Ils ont d\u00e9cid\u00e9 d’attendre et de le rencontrer aux ghats. Ils attendirent.<\/span><\/p>Il \u00e9tait 3 heures du matin le jour suivant. Le Maharishi Shantananda est entr\u00e9 avec trois de ses disciples. Il \u00e9tait beau et majestueux, avec une barbe abondante et des yeux apaisants. Son visage \u00e9tait un oc\u00e9an de calme. Ses yeux \u00e9taient des bassins profonds de sagesse. Chacun de ses pas \u00e9tait majestueux. Il \u00e9tait grand et \u00e9l\u00e9gant. Vamadeva et Vishnu Sharman se prostern\u00e8rent \u00e0 ses pieds sur le sol. Shantananda s’est arr\u00eat\u00e9. Il les regarda et demanda sans mots, avec ses yeux qui signifiaient – “Qui ? Pourquoi ?”. Il ne l’a pas demand\u00e9 verbalement.<\/span><\/p>Vamadeva a inclin\u00e9 sa t\u00eate vers le bas et a dit “Grand Ma\u00eetre, je cherche \u00e0 devenir votre disciple”. Les yeux de Shantananda ont p\u00e9n\u00e9tr\u00e9 la constitution du jeune gar\u00e7on. Ses yeux ont perc\u00e9 le visible et l’invisible. Un l\u00e9ger sourire se dessina sur son \u00e9l\u00e9gant visage – peut-\u00eatre \u00e0 cause de la reconnaissance d’une autre vie, peut-\u00eatre \u00e0 cause de ce qu’il vit en Vamadeva. Shantananda \u00e9tait un homme peu loquace. Il observait presque toujours le silence, sauf lorsqu’il \u00e9tait extr\u00eamement essentiel de parler.<\/span><\/p>\u00a0<\/p>
Shantananda : Quel est votre nom ?<\/span><\/p>Vamadeva : Le cadavre ambulant ignorant et agit\u00e9 appel\u00e9 Vamadeva, Guro.<\/span><\/p>Il demanda : “Que cherches-tu ?”<\/span><\/p>Vamadeva : “L’oc\u00e9an, Guro”.<\/span><\/p>Shantananda dit “Le chemin est juste ici en toi. Pourquoi ne pas y marcher ?”<\/span><\/p>Vamadeva a r\u00e9pondu “Ignorance, Guro. Besoin de feu. Besoin de lumi\u00e8re. Besoin d’\u00eatre guid\u00e9 pour entreprendre le voyage, Guro”.<\/span><\/p>Shantananda “Quelle est la destination ?” (O\u00f9 veux-tu arriver ?)<\/span><\/p>Vamadeva : “Le non-percevable et l’inconnaissable, Guro”.<\/span><\/p>Shantananda “D’o\u00f9 partiras-tu ?” (O\u00f9 veux-tu aller ?)<\/span><\/p>Vamadeva : “De l’obscurit\u00e9 de l’ignorance inh\u00e9rente \u00e0 l’esprit terrestre, du connaissable illusoire, des identifications, des liaisons. Des plaisirs illusoires ainsi que des illusions diverses, Guro, vers le calme et la f\u00e9licit\u00e9 de la v\u00e9rit\u00e9 absolue, immuable et inconnaissable”.<\/span><\/p>Quand la recherche se termine, l’homme devient LIBRE.<\/b><\/p>
Shantananda a souri et a dit “Viens avec moi”. Vamadeva a gagn\u00e9 son test et a \u00e9t\u00e9 accept\u00e9 ! Le jeune homme de huit ans a vraiment surpris son p\u00e8re. Il \u00e9tait stup\u00e9fait de voir comment son fils avait acquis toutes ces connaissances sans avoir appris formellement quoi que ce soit de quiconque jusqu’\u00e0 pr\u00e9sent ! D’un c\u00f4t\u00e9, il \u00e9tait profond\u00e9ment impressionn\u00e9 par la stature de son fils \u00e0 un si jeune \u00e2ge, sans aucune \u00e9ducation formelle. D’autre part, il craignait de ne jamais comprendre son fils. Vishnu Sharman n’a pas compris la conversation. Il a devin\u00e9 un peu et en cons\u00e9quence, une peur profonde a surgi en lui. Une profonde pr\u00e9monition. Une sorte de conviction et de peur associ\u00e9e qu’il est peut-\u00eatre en train de perdre Vamadeva pour toujours. Est-ce le d\u00e9but d’un chemin de renoncement pour Vamadeva ? Il cherche le silence. Va-t-il tout quitter et plonger dans l’anonymat de la robe safran ?\u00a0 En tant que p\u00e8re normal, il souhaitait que son fils ait une bonne \u00e9ducation, qu’il \u00e9pouse une bonne fille, qu’il ait des enfants, qu’il s’installe et qu’il ait une vie normale comme tout le monde. Mais, il pouvait percevoir que ses souhaits \u00e9taient en train de se briser sous ses propres yeux.<\/span><\/p>Shantananda n’a jamais parl\u00e9 \u00e0 Vishnu Sharman, m\u00eame s’il a reconnu sa pr\u00e9sence. Il n’y a pas eu de discussion sur l’endroit o\u00f9 il emm\u00e8ne Vamadeva, ni sur la dur\u00e9e pendant laquelle il est cens\u00e9 rester avec lui pour l’\u00e9ducation, ni sur aucune autre chose. Il n’y a pas eu de conversation du tout. Alors que Vamadeva s’\u00e9loignait avec Shantananda avec juste un regard et un signe de t\u00eate vers son p\u00e8re, il s’est assis sous le banian et a pleur\u00e9. Tant de questions sans r\u00e9ponse secouaient son esprit. Les plus pr\u00e9dominantes \u00e9taient : “Quand le reverrai-je ? Et “Est-ce que je le reverrai un jour ?” Puis, “Que vais-je dire \u00e0 sa m\u00e8re ?” Il a pleur\u00e9 de fa\u00e7on incontr\u00f4lable. Puis il marcha jusqu’au ghat et regarda les traces de pas avec de l’eau sur les marches, celle de son fils, du Maharishi et d’autres personnes qui avaient disparu dans la nature de la ville. Il s’assit et pleura am\u00e8rement. Puis il enleva ses v\u00eatements et plongea dans les bras glac\u00e9s, mais chauds, de la m\u00e8re Ganga. Il s’est immerg\u00e9, lui et ses chagrins, dans son sein. Il a fait de nombreux plongeons. Quand il est revenu sur la rive, il se sentait mieux. Il \u00e9tait plus calme. Il a march\u00e9 vers le temple du Seigneur Viswanath. Il voulait enlever le reste de ses \u00e9motions aux pieds du Seigneur Shiva.<\/span> Les \u00e9motions et les relations terrestres sont presque toujours lourdes et contraignantes.<\/b><\/p>Rien n’affectait Vamadeva. Il venait de trouver sa voie, la raison de cette incarnation. Il \u00e9tait heureux. Il \u00e9tait excit\u00e9. Les pieds de son Guru \u00e9taient la seule r\u00e9alit\u00e9 pour lui. Il n’y avait nulle part ailleurs o\u00f9 regarder. Rien d’autre \u00e0 voir non plus. Vamadeva marcha avec son gourou et ses camarades de classe jusqu’\u00e0 sa demeure, pas si loin des ghats.<\/span><\/p>Le Gurukul<\/b><\/p>
La demeure de Shantananda \u00e9tait disciplin\u00e9e, soign\u00e9e et propre. Une maison de taille moyenne avec de grandes v\u00e9randas sur les quatre c\u00f4t\u00e9s. Au moment o\u00f9 Vamadeva l’a rejoint, il avait d\u00e9j\u00e0 8 disciples d’\u00e2ges diff\u00e9rents. Vamadeva est devenu le 9\u00e8me disciple. La plupart du temps, les disciples dormaient en rang sur la v\u00e9randa \u00e0 l’avant de la maison. Il y avait une cour ouverte sur la partie avant de la maison. Entre le portail et la maison, la cour ouverte \u00e9tait pav\u00e9e de bouse de vache. La maison de Shantananda se composait de lui-m\u00eame, de sa femme et d’un fils, de quelques vaches et veaux. Il traitait son fils et ses disciples de la m\u00eame mani\u00e8re. Il traitait aussi les animaux de la m\u00eame fa\u00e7on. Quelques aides m\u00e9nag\u00e8res locales venaient le matin de chez elles et aidaient la femme de Shantananda, Rukmini Devi, dans ses t\u00e2ches m\u00e9nag\u00e8res. Mais, la plupart du temps, ce sont les \u00e9tudiants qui ont particip\u00e9 \u00e0 la majeure partie des travaux, notamment le soin des vaches, le lavage et le nettoyage des v\u00eatements et du sol de l’ashram, etc. Ils se relayaient pour effectuer les t\u00e2ches m\u00e9nag\u00e8res. Shantananda insistait sur la pratique de la respiration pulmonaire silencieuse pour augmenter la concentration de ses disciples. Lorsqu’un groupe d’\u00e9tudiants est immerg\u00e9 dans la pratique, les autres ont l’habitude de faire tout le travail. Le jour suivant ou quelques jours plus tard, les autres pratiqueront et les autres prendront en charge les t\u00e2ches m\u00e9nag\u00e8res. Cela se passait merveilleusement bien, sans aucune entrave, sans aucun rappel ni m\u00eame aucune contrainte d’aucune sorte. Il y avait une sym\u00e9trie et une synchronicit\u00e9 parfaites dans l’ashram de Shantananda.<\/span><\/p>Chaque \u00e9tudiant faisait plus ou moins tout. Il fallait s’occuper des vaches et des veaux, les emmener au p\u00e2turage et les ramener, nettoyer la cour et la maison, laver le linge, aider \u00e0 la cuisine, r\u00e9pondre aux besoins du gourou, assister aux conf\u00e9rences, ce qui \u00e9tait tr\u00e8s al\u00e9atoire car le gourou parlait surtout par l’interm\u00e9diaire de Gautama, son assistant et principal disciple.<\/span><\/p>Gautama \u00e9tait l’un des disciples les plus \u00e2g\u00e9s. Il \u00e9tait toujours tr\u00e8s proche de son gourou, r\u00e9pondant aux besoins du gourou et, le reste du temps, aidant la femme du gourou dans les t\u00e2ches m\u00e9nag\u00e8res. Il trouvait \u00e9galement le temps d’orienter les \u00e9tudiants avec les enseignements cl\u00e9s du ma\u00eetre. Son daas bhaav (abandon total et servitude) \u00e9tait si \u00e9tonnant qu’il est devenu spontan\u00e9ment un exemple vivant de ce que devrait \u00eatre un disciple pour tous les autres \u00e9tudiants. Il \u00e9tait int\u00e9ressant pour Vamadeva d’\u00eatre t\u00e9moin de l’humilit\u00e9 et de l’abandon de Gautama \u00e0 son gourou. Shantananda \u00e9tait un homme de peu de mots. Il parlait tr\u00e8s peu. Gautama \u00e9tait un disciple qui lisait le silence de son Gurudeva et agissait en cons\u00e9quence. C’\u00e9tait une v\u00e9ritable f\u00eate de voir comment Gautama traduisait le silence du gourou en actions profondes et appropri\u00e9es sans aucun mot prononc\u00e9 entre le gourou et le disciple. Les commandements tacites donnaient \u00e0 Gautama la force de servir le Guru et sa mission sans faillir. Et c’\u00e9tait une synchronicit\u00e9 parfaite. Le silence de Shantananda \u00e9tait sa force. Il enseignait \u00e0 ses \u00e9l\u00e8ves plus par le silence que par les mots.<\/span><\/p>Tout le monde observait attentivement et imitait ensuite Shantananda. L’enseignement cl\u00e9 de Shantananda \u00e9tait le silence et le statut de t\u00e9moin. Il \u00e9tait toujours calme et in\u00e9branlable. Aucun \u00e9v\u00e9nement ou activit\u00e9 n’atteignait ou ne touchait son silence in\u00e9branlable. Sa pr\u00e9sence m\u00eame \u00e9tait puissante. Sa routine quotidienne comprenait un voyage aux ghats aux premi\u00e8res heures du matin ainsi que du temps avec son dhuni (le b\u00fbcher qui br\u00fble les samskaaras et vide la coupe des identifications terrestres de la couche causale). Ses disciples participaient \u00e0 ces deux activit\u00e9s. Le fils de Shantananda, Mukunda, avait environ trois ans de plus que Vamadeva. C’\u00e9tait un gar\u00e7on tr\u00e8s calme et silencieux, avec beaucoup d’humilit\u00e9 et d’amour envers tout le monde. Shantananda ne faisait jamais de discrimination entre lui et ses disciples.<\/span><\/p>Shantananda avait une petite ferme \u00e0 quelques kilom\u00e8tres de sa demeure. Ses assistants labouraient, semaient et r\u00e9coltaient la moisson. Cependant, Shantananda et ses disciples avaient l’habitude de visiter les fermes plusieurs fois par semaine et d’y travailler. En dehors de la saison des r\u00e9coltes, ils emmenaient les vaches et les veaux \u00e0 la ferme et les laissaient pa\u00eetre toute la journ\u00e9e. M\u00eame si la famille Shantananda utilisait du lait, elle ne gardait jamais les veaux loin des vaches. Ils ne trayaient l’exc\u00e9dent qu’apr\u00e8s que les veaux aient bu \u00e0 sati\u00e9t\u00e9. Ils traitaient toujours leurs animaux avec respect et amour. Tout le monde vivait ensemble en parfaite harmonie.<\/span>.<\/span><\/p>Lorsque les \u00e9tudiants les plus jeunes comme Vamadeva avaient des doutes, ils pr\u00e9f\u00e9raient parler \u00e0 Gautama. Shantananda ne passait pas beaucoup de temps avec ses \u00e9tudiants chaque jour, sauf pendant les visites au ghat et la c\u00e9r\u00e9monie du feu.<\/span><\/p>Gautama \u00e9tait la bouche ou l’aspect communication du silencieux Shantananda. Tout ce que Shantananda voulait transmettre \u00e0 ses \u00e9tudiants, il le faisait le plus souvent par l’interm\u00e9diaire de Gautama.<\/span><\/p>Quelques enseignements<\/b><\/p>
LE MAUVAIS KARMA<\/span><\/p>Gautama expliqua le mauvais karma en se basant sur l’incident d’un \u00e9tudiant qui en trahissait un autre pour un petit probl\u00e8me, et sur l’incident d’un gar\u00e7on du village qui s’enfuyait avec la femme d’un voisin, laissant derri\u00e8re lui sa femme et ses enfants. Shantananda a interdit aux villageois de poursuivre le couple qui s’\u00e9tait enfui et leur a demand\u00e9 d’\u00eatre patients. Il est contre toute forme de violence. Il a dit aux anciens de leur permettre de vivre les exp\u00e9riences qu’ils ont choisies, m\u00eame si cela \u00e9quivaut \u00e0 une trahison et que c’est donc contraire au dharma. Il a dit qu’une fois qu’ils seraient satisfaits, ils reviendraient. Il leur a dit de les accepter comme avant, quand ils reviendraient, parce que chaque incident a sa provocation et sa r\u00e9percussion karmique. Toutes les causes et tous les effets sont pris en compte. Ceux qui s\u00e8ment doivent r\u00e9colter. Laissez le karma se d\u00e9rouler compl\u00e8tement et r\u00e9coltez-en les fruits \u00e9galement. Aucune interf\u00e9rence ext\u00e9rieure n’est appropri\u00e9e.<\/span><\/p>Gautama disait : “La trahison, la tricherie, le vol et les actes qui cr\u00e9ent de la douleur chez l’autre doivent \u00eatre \u00e9vit\u00e9s \u00e0 tout moment. La trahison est un mauvais karma. Un tr\u00e8s mauvais karma pour celui qui l’accomplit et aussi pour ceux qui le soutiennent. Elle hantera celui qui la commet au-del\u00e0 des vies et des exp\u00e9riences similaires le perturberont encore et encore. Ceux qui trahissent les autres seront trahis bien davantage. Il en va de m\u00eame pour la victimisation et la diffamation. Elle est \u00e9gale \u00e0 l’assassinat. Soyez conscient. Ne vous engagez jamais et ne soutenez jamais rien de tout cela. Menez votre vie aussi cordialement que vous le pouvez. Dites toujours la v\u00e9rit\u00e9, exprimez votre pens\u00e9e sans pr\u00e9jug\u00e9s et vivez une vie propre. Une culpabilit\u00e9 extr\u00eame hantera ceux qui trahissent et trompent les autres. Vous pouvez remporter un certain succ\u00e8s initial, mais vous perdrez votre conscience, qui est proche de votre \u00e2me. \u00c0 quoi bon gagner le monde en perdant son \u00e2me ? La damnation \u00e9ternelle s’abattra sur ceux qui trompent, volent, trahissent et assassinent les autres.”<\/span><\/p>Il a poursuivi : “Toute cause a son effet. Chaque effet a sa cause. C’est in\u00e9vitable. La seule chose que nous, les humains, pouvons faire est d’\u00e9viter les actes d’\u00e9motions, de cruaut\u00e9 et d’insensibilit\u00e9. \u00c9vitez les mauvaises fr\u00e9quentations. Marchez toujours avec des amis \u00e9lev\u00e9s ou du moins avec ceux qui ont bon c\u0153ur et sont bienveillants par nature. Ne vous laissez jamais attirer par les pouvoirs spirituels ou leurs manifestations et ne recourez pas \u00e0 des pratiques de nature sombre pour les acqu\u00e9rir. Cela vous affectera tout au long de votre vie. Restez toujours sur le chemin lumineux de nos gourous et de notre tradition. Aidez toujours et ne blessez jamais. Ne faites jamais de mal \u00e0 un \u00eatre, encore moins \u00e0 un autre humain, et ne faites jamais de mal \u00e0 un saint homme par la pens\u00e9e, la parole ou l’action. Vous ne sortirez jamais de cette implication pendant des centaines de vies. Les mauvaises causes produiront de mauvais effets. C’est la principale cause de tous les maux du monde actuel. Des actions insensibles – qui donnent de mauvais r\u00e9sultats.”<\/span><\/p>Possession<\/b><\/p>
Un aigle volait avec un morceau de viande serr\u00e9 dans son bec. Il \u00e9tait press\u00e9 de l’apporter dans un endroit s\u00fbr et de le manger tranquillement. La viande \u00e9tait un peu plus grosse que ce qu’il pouvait facilement avaler sur son chemin. Soudain, un groupe de corbeaux s’est mis \u00e0 poursuivre l’aigle. Ils ont vol\u00e9 avec lui et ont commenc\u00e9 \u00e0 l’attaquer. L’aigle \u00e9tait impuissant. Il ne pouvait pas riposter car il avait ce morceau de viande entre les becs. Pendant longtemps, l’aigle n’a pas compris pourquoi les corbeaux l’attaquaient. Finalement, il a compris que les corbeaux en avaient apr\u00e8s la viande entre leurs becs et non apr\u00e8s lui. Pendant un certain temps, il h\u00e9sita \u00e0 l\u00e2cher la viande durement gagn\u00e9e. Puis la sagesse lui est apparue avec la souffrance intense due \u00e0 l’attaque des corbeaux. Finalement, il a laiss\u00e9 tomber la viande. Imm\u00e9diatement, les corbeaux l’ont quitt\u00e9 et ont suivi le morceau de viande.<\/span><\/p>Nous sommes tous comme cet aigle. Nous refusons toujours de laisser tomber la cause de notre souffrance et nous souffrons \u00e9ternellement, souvent inconsciemment et sans le savoir. Nous travaillons dur et gagnons nos possessions qui conviennent \u00e0 notre corps, \u00e0 notre esprit ou \u00e0 notre intellect. Lorsque nous poss\u00e9dons ces biens, qu’il s’agisse de biens mat\u00e9riels ou de siddhis de nature spirituelle, les corbeaux de la soci\u00e9t\u00e9 commencent \u00e0 nous poursuivre et \u00e0 nous chasser. Ils viennent nous prendre nos possessions durement gagn\u00e9es. Nous refusons de les laisser partir car nous pensons qu’ils nous appartiennent l\u00e9gitimement. Ni nous ni les corbeaux ne comprennent le fait que ces possessions sont temporaires et qu’elles ne seront jamais ni les n\u00f4tres ni les leurs. Tout passe de main en main t\u00f4t ou tard. Mais nous faisons de notre mieux pour d\u00e9fendre nos possessions. Dans la foul\u00e9e, nous pouvons \u00eatre bless\u00e9s. Enfin, lorsque nous sommes impuissants, nous les abandonnons \u00e0 contrec\u0153ur. Sinon, la mort nous d\u00e9tachera compl\u00e8tement de nos possessions mat\u00e9rielles. Plus nos possessions sont nombreuses, plus nous serons attaqu\u00e9s par le monde. Moins il y a de possessions, plus la vie est libre. L’\u00eatre humain s’accroche \u00e0 ses possessions et attire de nombreux corbeaux. Lorsqu’il laisse partir ses possessions au niveau de son corps, de son esprit et de son intellect, le monde des corbeaux cesse de l’importuner. Les Avadhootas sont des exemples vivants de ce niveau de d\u00e9tachement non-possessif.<\/span><\/p>LES VACHES<\/b><\/p>
Un autre jour, alors qu’il s’occupait des vaches de l’ashram, Gautama dit : “Notre gurudeva dit que les vaches sont sacr\u00e9es. La sagesse v\u00e9dique n’a jamais accord\u00e9 autant d’importance \u00e0 un autre animal que les vaches, m\u00eame si elle est enracin\u00e9e dans l’ahimsa et respecte tous les \u00eatres”. Les vaches sont consid\u00e9r\u00e9es comme des \u00eatres c\u00e9lestes. Savez-vous pourquoi ? Les \u00e9l\u00e8ves ont hoch\u00e9 la t\u00eate dans le sens n\u00e9gatif. Les arbres consomment du dioxyde de carbone et lib\u00e8rent de l’oxyg\u00e8ne qui est b\u00e9n\u00e9fique pour l’existence humaine. De m\u00eame, la vache est le seul animal de la plan\u00e8te Terre qui a la capacit\u00e9 d’absorber les \u00e9nergies n\u00e9gatives de la soci\u00e9t\u00e9 et de ne lib\u00e9rer que des \u00e9l\u00e9ments positifs. La vache absorbe toute la n\u00e9gativit\u00e9 de la soci\u00e9t\u00e9 \u00e0 un niveau subtil, la stocke dans son corps et ne lib\u00e8re que des \u00e9l\u00e9ments positifs comme le lait, la bouse et l’urine, qui nourrissent toute la vie. Ce sont tous des m\u00e9dicaments selon l’Ayurveda. Ils sont tous utilis\u00e9s dans nos c\u00e9r\u00e9monies et nos cultes ainsi que dans les fermes et pour la culture biologique des r\u00e9coltes. La bouse de vache est \u00e9galement antiseptique. La bouse d’une vache qui mange des produits purs n’a pas d’odeur. Nous la r\u00e9pandons sur notre cour et sur le sol pour la rendre antiseptique. La viande de vache ne devrait pas \u00eatre consomm\u00e9e car, au niveau subtil, elle contient toutes les toxines du monde qu’elle absorbe \u00e0 chaque instant de la soci\u00e9t\u00e9. Ce sont des \u00eatres subtils qui ne s’engagent jamais dans des conflits et des combats. Ils n’absorbent, ne stockent et ne restituent que des choses pures. C’est pourquoi une vache peut \u00eatre compar\u00e9e \u00e0 un arbre. Un arbre absorbe l’air us\u00e9 et pollu\u00e9 et rejette de l’air pur qui est bon pour nos poumons. C’est aussi pourquoi nous sommes toujours assis sous les arbres pendant les satsangs. L’air pur nous rafra\u00eechit et nous rajeunit. Il rend notre esprit vif et r\u00e9ceptif. Cela nous aide \u00e0 absorber davantage de sagesse. Les anciens sages n’utilisaient la bouse d’aucun autre animal sur terre, \u00e0 l’exception de celle des vaches, pour se prot\u00e9ger des bact\u00e9ries et aussi comme bois de chauffage une fois s\u00e9ch\u00e9e. Son caract\u00e8re sacr\u00e9 r\u00e9side dans sa qualit\u00e9 antiseptique. Elle peut m\u00eame gu\u00e9rir les plaies et les blessures. Le corps entier d’une vache est utile.<\/span><\/p>Nos \u00e9critures disent que le corps entier de la vache est la demeure de nombreuses divinit\u00e9s. Chaque divinit\u00e9 a un but fonctionnel. Cet objectif est rempli par le corps de la vache. Il comprend la purification du grossier au subtil ultime. La vache stocke tout le subtil n\u00e9gatif qu’elle prend dans son corps et le d\u00e9truit \u00e0 la mort. Ainsi, le monde reste purifi\u00e9. Ceux qui respectent les vaches, sont spontan\u00e9ment sattviques par nature. Nous buvons son lait. Par cons\u00e9quent, la vache est comme notre m\u00e8re. Nous respectons notre m\u00e8re. Nous respectons les vaches comme notre m\u00e8re. Qui peut tuer sa propre m\u00e8re ? Nos pr\u00e9d\u00e9cesseurs, les saints et les sages nous ont constamment demand\u00e9 de rester loin de toute forme de “himsa”. Himsa est la violence. La violence perturbe le niveau vibratoire, tant \u00e0 l’int\u00e9rieur qu’\u00e0 l’ext\u00e9rieur de nous. La violence dans les pens\u00e9es, les mots et les actions nous lie aux \u00e9motions et les \u00e9motions nous conduisent \u00e0 d’autres karmas. Le karma a sa racine dans les d\u00e9sirs inassouvis combin\u00e9s aux \u00e9motions qui renforcent un caract\u00e8re et une constitution op\u00e9rants. Ainsi, un v\u00e9ritable sadhak (chercheur\/praticien) doit \u00eatre conscient de ces pi\u00e8ges sur la voie de la lib\u00e9ration et s’en tenir \u00e9loign\u00e9 \u00e0 tout moment. Nous ne devons faire de mal \u00e0 aucun \u00eatre de quelque esp\u00e8ce que ce soit. Soyez toujours compatissant et gentil. Ne soyez jamais \u00e9go\u00efste et ne bouleversez jamais la vie de quelqu’un. La vie est le lit o\u00f9 vous exp\u00e9rimentez votre karma au fil du temps. Gardez votre lit toujours bien rang\u00e9 et propre.<\/span><\/p>PEUR<\/b><\/p>
La peur d\u00e9truit comme le feu. La peur est l’un des ennemis redoutables sur le chemin de la lib\u00e9ration. Les religions et les ma\u00eetres possessifs utilisent parfois la peur pour contr\u00f4ler leurs sujets, ce qui finit par avoir un effet n\u00e9gatif sur eux-m\u00eames et sur leur chemin. Sur le chemin de la lib\u00e9ration, avant de se lancer dans la conqu\u00eate de son esprit, l’homme doit vaincre toutes ses peurs. Le gourou est l’incarnation de l’absence de peur et notre phare. Nous dissolvons nos peurs dans la conscience de notre Guru et menons une vie de vide et de l\u00e9g\u00e8ret\u00e9 totale. Nous n’avons aucune raison d’avoir peur lorsque nous avons une foi in\u00e9branlable en notre Guru. Le Guru prend soin de nous \u00e0 chaque \u00e9tape. La foi d\u00e9truit la peur comme l’eau \u00e9teint le feu. La foi est l’eau la plus fiable qui d\u00e9truit les flammes de nos peurs. La conscience est le moyen permanent d’affronter nos peurs.<\/span><\/p>En d’autres termes, la meilleure fa\u00e7on de vaincre ses peurs est de les affronter et de les br\u00fbler dans le feu de la conscience. Pour un esprit ignorant, une corde ressemble \u00e0 un serpent dans l’obscurit\u00e9 et les peurs correspondantes apparaissent ; mais lorsqu’il re\u00e7oit la lumi\u00e8re de la conscience, la peur dispara\u00eet. De m\u00eame, la plupart des peurs sont li\u00e9es \u00e0 l’obscurit\u00e9, \u00e0 la mort ou \u00e0 l’inconnu. Elles n’ont aucune valeur \u00e0 la lumi\u00e8re du jour de la conscience. La peur est un pi\u00e8ge. Le monde utilise la peur pour lier les gens. C’est une erreur. Lorsque nous plongeons de plus en plus profond\u00e9ment dans notre silence int\u00e9rieur, toutes les peurs stock\u00e9es commencent \u00e0 faire surface. Regardez et laissez aller. Regardez et laissez aller. Elles doivent s’\u00e9chapper par l’esprit conscient. Ne paniquez pas et ne vous en occupez pas. Elles doivent \u00eatre lib\u00e9r\u00e9es avec gr\u00e2ce. La peur est l’ignorance. Son rem\u00e8de est la conscience. Votre gourou vous prot\u00e8ge, il veille sur vous. Toutes les peurs sont des illusions. L\u00e2chez vos illusions et vous serez \u00e9tabli dans la v\u00e9rit\u00e9 absolue.<\/span><\/p>FEU<\/b><\/p>
Sachez que nous sommes essentiellement le feu. Le feu de la cr\u00e9ation qui reposait dans le ventre du Soleil est devenu la Galaxie. Le feu de la volont\u00e9 dans la conscience du Para Brahma supr\u00eame s’est manifest\u00e9 sous la forme de l’univers. Le feu du ventre de votre m\u00e8re vous a cr\u00e9\u00e9. Le feu dans votre estomac vous fait vivre. L’existence est li\u00e9e au feu. Le feu est le seul \u00e9l\u00e9ment qui br\u00fble tout et ne se contamine jamais. Il ne laisse derri\u00e8re lui que des cendres qui sont au-del\u00e0 de toute saveur et de toute conception. Les flammes du feu ne font que monter et ne descendent jamais. C’est pourquoi il est consid\u00e9r\u00e9 comme le support privil\u00e9gi\u00e9 des offrandes \u00e0 toutes les divinit\u00e9s. Il est toujours pur. Il est toujours sacr\u00e9. C’est pourquoi notre tradition fait du feu notre alli\u00e9 le plus proche et notre ami le plus rapide. Nous offrons toutes nos impressions et nos afflictions au feu sacr\u00e9. Tous nos sankalpas et tous nos samskaaras sont offerts au feu chaque jour. Le feu les prend en charge et nous lib\u00e8re chaque jour de leurs mauvais effets, mais il n’est jamais contamin\u00e9 par eux. Nous v\u00e9n\u00e9rons le Soleil comme la source de cette plateforme appel\u00e9e galaxie o\u00f9 la vie peut s’\u00e9panouir. Nous v\u00e9n\u00e9rons la Terre parce qu’elle nous a donn\u00e9 la plate-forme pour nos gratifications. Nous gardons nos corps sacr\u00e9s et sans d\u00e9sir parce que notre seul plan et objectif de vie est la lib\u00e9ration. Lorsque nous br\u00fblons toutes nos identifications et identit\u00e9s ainsi que les impressions stock\u00e9es dans la couche causale, nous nous dissolvons dans le Parabrahman supr\u00eame. Lorsque nous cessons d’exister, seule la conscience supr\u00eame non souill\u00e9e existe. Ainsi, nous nous annulons nous-m\u00eames.<\/span><\/p>Guru Shantananda<\/b><\/p>
Notre gourou est un avadhoota. C’est un grand yogi. Il est venu accompli. Ceux qui viennent pleinement accomplis peuvent \u00eatre consid\u00e9r\u00e9s comme des naissances avatariques. Ils ont choisi leur naissance consciemment, alors que la plupart d’entre nous choisissent leur incarnation par besoin de satisfaire les d\u00e9sirs inassouvis de nos incarnations pass\u00e9es. Ils ont pris naissance sur une base dharmique pour pr\u00e9server les causes dharmiques. Ils respectent le dharma et leur vie elle-m\u00eame est leur plus grand enseignement. Ceux qui viennent accomplis n’ont rien \u00e0 accomplir dans cette incarnation. Ils n’ont qu’\u00e0 tenir leurs promesses au fil du temps. Ils se r\u00e9v\u00e8lent en cons\u00e9quence, selon la n\u00e9cessit\u00e9 et le besoin. Ils n’affichent rien de superflu. Ils ne font jamais semblant et n’attendent rien du monde. Ils sont totalement d\u00e9tach\u00e9s du samsara ou de l’existence mondaine, mais ils s’acquittent de leur t\u00e2che en fonction de la demande de l’incarnation et du temps. La plupart des enseignants ne sont que des acharyas. Ils sont des enseignants. Ils n’ont que des connaissances acquises. Le probl\u00e8me avec les prouesses spirituelles acquises est que le pouvoir obtenu gr\u00e2ce aux mantras et aux pratiques doit \u00eatre maintenu par l’abstinence et des pratiques rigoureuses et difficiles \u00e0 maintenir. Ils doivent effectuer des pratiques sinc\u00e8res sur une base constante tout en s’abstenant des nombreux attraits de la terre pour garder ce qu’ils ont gagn\u00e9 ou bien ils le perdront bient\u00f4t. Certaines personnes observent un c\u00e9libat strict. Certains s’\u00e9loignent des gens. Certains se plongent dans des pratiques s\u00e9v\u00e8res. Mais ceux qui s’accomplissent marchent et parlent comme des hommes ordinaires, car ils n’ont rien \u00e0 voir avec les noms, les titres, les vaines gloires ou la renomm\u00e9e du monde. De tels asc\u00e8tes ne peuvent jamais \u00eatre compar\u00e9s aux acharyas. Ils suivent strictement la volont\u00e9 divine, dans l’ordre divin et ne d\u00e9vieront jamais d’un pouce, m\u00eame si cela leur co\u00fbte la vie. Leur seul int\u00e9r\u00eat est l’\u00e9tablissement ou le r\u00e9tablissement du sanatana dharma, les r\u00e8gles de base d’une existence harmonieuse. Ils n’ont ni exc\u00e8s ni exigences. Ils n’attendent rien de personne et personne ne peut leur faire de faveur. Ils acceptent les aum\u00f4nes et b\u00e9nissent le donateur en lui offrant une abondance de f\u00e9licit\u00e9 spirituelle – ils ne mendient ni ne demandent jamais. Ils acceptent ce qui vient \u00e0 eux spontan\u00e9ment. M\u00eame les petits actes de gentillesse sont profond\u00e9ment appr\u00e9ci\u00e9s et nourris.<\/span><\/p>L’amour est leur nourriture et leur offrande. Le feu est leur alli\u00e9. Le silence est le lit sur lequel ils existent. La conscience est AUM. Il n’y a rien en dehors d’eux. Ainsi, mes amis, ne soyez pas confondus entre un ma\u00eetre accompli qui n’a aucun int\u00e9r\u00eat \u00e0 prouver quoi que ce soit et un saint acquis qui est d\u00e9sireux de montrer ce qu’il a gagn\u00e9 \u00e0 travers des livres ou des pratiques. Les personnes qui ne comprennent pas le silence inh\u00e9rent ne se connecteront pas avec ces saints \u00e9tablis qui ont souvent l’air de rien. Les esprits agit\u00e9s les quitteront. Les esprits agit\u00e9s errent vers des enseignants acquis qui affichent leurs prouesses acquises. Ces chercheurs se laissent facilement pi\u00e9ger dans des activit\u00e9s qui entretiennent le bruit int\u00e9rieur pendant toute une vie et parfois au-del\u00e0. Ainsi, m\u00eame un passionn\u00e9 de spiritualit\u00e9 peut prendre beaucoup de temps pour trouver sa voie, et m\u00eame s’il l’a trouv\u00e9e, pour la reconna\u00eetre et l’\u00e9pouser totalement. Un ma\u00eetre accompli comme notre guru Shantananda est plein et complet. Un pot rempli d’eau ne fait jamais de bruit. Le bruit ne se produit que lorsque le pot est \u00e0 moiti\u00e9 rempli d’eau. Il tremble et se renverse. Alors, soyez des pots pleins et ne faites jamais de compromis. Il n’y a rien \u00e0 prouver dans le monde ext\u00e9rieur. Mais vous devez rester enracin\u00e9 dans votre monde int\u00e9rieur et cela n\u00e9cessite une attention particuli\u00e8re. Le silence int\u00e9rieur est votre plus grand tr\u00e9sor et votre plus grande b\u00e9n\u00e9diction. Et l’association d’un ma\u00eetre \u00e9tabli \u00e9liminera spontan\u00e9ment et sans effort les vieux blocages karmiques et vous mettra fermement sur la voie de la dissolution. Ne confondez donc jamais les siddhis (pouvoirs) inh\u00e9rents et les siddhis acquis. L’inh\u00e9rent reste toujours et l’acquis peut dispara\u00eetre \u00e0 tout moment.<\/span><\/p>Comme un exemple, Gautama a racont\u00e9 l’histoire d’un autre moine, avec les propres mots de ce dernier, \u00e0 la question de savoir comment il avait acquis l’illumination \u00e0 un si jeune \u00e2ge ?<\/span><\/p>“Je servais le ma\u00eetre dans sa maison afin de pouvoir l’observer de pr\u00e8s. Et jour et nuit, je restais \u00e0 regarder le ma\u00eetre. Il ne m’a jamais autant regard\u00e9. Je m’asseyais par terre et je regardais le ma\u00eetre qui poursuivait son travail. Au d\u00e9but, mon esprit \u00e9tait agit\u00e9. Et je voyais le ma\u00eetre agit\u00e9 et souvent irritable aussi. J’ai continu\u00e9 \u00e0 faire la m\u00eame pratique. Le ma\u00eetre ne me demandait rien. Je ne demandais rien au ma\u00eetre. Lentement, j’ai commenc\u00e9 \u00e0 ressentir un certain vide en moi. Certaines choses me quittaient. Peut-\u00eatre que je fusionnais avec la conscience du ma\u00eetre. Ce qui me quittait \u00e9tait mon agitation. L’esprit a commenc\u00e9 \u00e0 se calmer. Lorsque j’ai regard\u00e9 le ma\u00eetre, il semblait \u00e9galement assez d\u00e9tendu et pos\u00e9. Aucune agitation ne se manifestait en lui. J’ai continu\u00e9. Mon silence int\u00e9rieur est devenu de plus en plus profond. Une sorte d’extase a commenc\u00e9 \u00e0 occuper l’espace. Lorsque j’ai regard\u00e9 le ma\u00eetre, je l’ai trouv\u00e9 extatique avec une joie incontr\u00f4lable. Lorsque j’ai demand\u00e9 \u00e0 un homme assis \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de moi pourquoi le ma\u00eetre \u00e9tait si heureux, il m’a r\u00e9pondu : ” Tu vois le bonheur ? Je vois de la col\u00e8re et de l’agitation”. J’ai d\u00e9cid\u00e9 de suivre ma propre conscience, ce qui \u00e9tait la meilleure chose \u00e0 faire. La v\u00e9rit\u00e9 a \u00e9t\u00e9 d\u00e9livr\u00e9e \u00e0 chacun selon son \u00e9tat d’esprit et sa capacit\u00e9. Le vide augmente la capacit\u00e9. Nous devons \u00eatre fid\u00e8les \u00e0 nous-m\u00eames. Nous devons faire confiance \u00e0 notre propre exp\u00e9rience. Depuis lors, je n’ai demand\u00e9 \u00e0 personne son avis sur mon gourou. Mon silence int\u00e9rieur m’a rendu immobile. J’ai commenc\u00e9 \u00e0 m’asseoir au m\u00eame endroit, dans un profond silence, avec l’absence d’esprit, du matin au soir et parfois m\u00eame la nuit. Je ne me suis jamais souci\u00e9 de la nourriture ou de l’eau. Souvent, ils devenaient une entrave \u00e0 mon \u00e9tat d’\u00eatre. J’ai compris que je n’avais pas d’autres royaumes \u00e0 conqu\u00e9rir. J’ai atteint le plus haut Everest de la conscience. J’ai attendu l’ordre de Guru. Il ne m’a jamais regard\u00e9. Il jouait toujours son r\u00f4le comme d\u2019habitude et diff\u00e9rentes personnes voyaient ses diff\u00e9rents aspects et pensaient le conna\u00eetre. Il jouait cette illusion et existait aussi longtemps qu’il le fallait. Je me sentais complet, mais il n’y avait pas de “moi” pour ressentir cette compl\u00e9tude. Je n’ai rien demand\u00e9 \u00e0 mon gourou. Je ne lui ai m\u00eame pas demand\u00e9 s’il \u00e9tait mon Guru. J’observais simplement, observais et observais. J’ai r\u00e9alis\u00e9 que je me regardais moi-m\u00eame lorsque je le regardais. Il est mon moi. Il est mon \u00e2me manifest\u00e9e sous une autre forme. J’ai compris le c\u0153ur de l’existence. J’ai compris que je n’ai aucune existence en dehors de l’univers. Le ” moi ” est mort. Le Ma\u00eetre m’a appel\u00e9 un matin. Il a pos\u00e9 sa main sur ma t\u00eate et a dit : ” Je t’ai vid\u00e9. Tu es devenu moi. Maintenant, va dans le monde et sois un phare de lumi\u00e8re dans l’obscurit\u00e9 de l’ignorance. Sois comme un arbre qui donne de l’ombre au b\u00fbcheron comme \u00e0 la m\u00e8re qui allaite. Tu n’es pas s\u00e9par\u00e9 de moi. Nous sommes essentiellement un. Je t’ai donn\u00e9 le vide, qui t’a rendu complet. Maintenant, je te donne la libert\u00e9. Sois libre.”<\/span><\/p>\u00a0<\/p>
L’histoire de Govinda<\/b><\/p>
Govinda \u00e9tait un camarade de classe de Vamadeva. M\u00eame \u00e2ge et m\u00eame taille. Ils \u00e9taient des amis proches d\u00e8s le d\u00e9but. Ils se baignaient ensemble dans la rivi\u00e8re et dormaient dans le m\u00eame matelas. Ils avaient m\u00eame un peu de ressemblance au point que certains pensaient qu’ils \u00e9taient jumeaux. Govinda \u00e9tait plus \u00e2g\u00e9 de quelques mois que Vamadeva. Mais il se comportait comme s’il \u00e9tait le fr\u00e8re a\u00een\u00e9, ce que Vamadeva acceptait et permettait.<\/span><\/p>Lorsqu’ils ont grandi et que tous deux ont atteint la fin de leur adolescence, Govinda a commenc\u00e9 \u00e0 d\u00e9velopper des int\u00e9r\u00eats amoureux tandis que Vamadeva est tomb\u00e9 amoureux de l’isolement et du silence. D\u00e8s qu’il en avait l’occasion, Vamadeva retirait son esprit des mat\u00e9riaux ext\u00e9rieurs et le plongeait dans le bassin int\u00e9rieur de la conscience, tandis que Govinda \u00e9tait occup\u00e9 \u00e0 bavarder avec sa petite amie qui \u00e9tait la fille d’un commer\u00e7ant non loin de l’ashram du Guru \u00e0 Varanasi. \u00c0 plusieurs reprises, il a essay\u00e9 en vain d’amener Vamadeva sur le chemin des plaisirs.<\/span><\/p>\u00a0<\/p>
Vamadeva ne s’y int\u00e9ressait pas et il s’installait profond\u00e9ment dans la piscine du silence int\u00e9rieur et faisait flotter son esprit dessus comme une b\u00fbche de bois, sans attachement \u00e0 quoi que ce soit. Doucement mais s\u00fbrement, alors que sa d\u00e9pendance au monde ext\u00e9rieur diminuait, son esprit se dissolvait dans la piscine de silence. Sa mati\u00e8re mentale s’amoindrit de jour en jour et finalement, elle se dissolvait totalement dans la piscine. La technique de la natation dans la piscine int\u00e9rieure du silence \u00e9tait d\u00e9livr\u00e9e par son gourou Shantananda en silence. Un jour, Shantananda fit signe \u00e0 Vamadeva de venir le voir dans sa chambre. Lorsqu’il entra dans sa chambre, Shantananda \u00e9tait assis par terre sur un tapis en posture de lotus, les yeux ferm\u00e9s. Il s’est tenu devant lui jusqu’\u00e0 ce qu’il ouvre les yeux. Cela a pris une bonne demi-heure. Il a fait signe \u00e0 Vamadeva de s’asseoir face \u00e0 lui. Quand il s’est install\u00e9 dans la posture du lotus, Shantananda a regard\u00e9 dans les yeux de Vamadeva. Il \u00e9tait probablement en train de mesurer la profondeur de la piscine de silence. Son regard a p\u00e9n\u00e9tr\u00e9 par ses deux yeux dans l’oc\u00e9an int\u00e9rieur. Vamadeva \u00e9tait assis, hypnotis\u00e9. Shantananda plongea dans l’oc\u00e9an de silence qui attendait d’\u00eatre explor\u00e9 \u00e0 l’int\u00e9rieur de son disciple Vamadeva. Les vagues de l’oc\u00e9an de silence rugissaient et roulaient en silence devant le regard fixe de Shantananda. Il activait quelque chose. Il d\u00e9livrait, collectait et retirait les restes de son de la piscine. Vamadeva avait l’impression de flotter, de tourbillonner de mani\u00e8re incontr\u00f4l\u00e9e et de se dissoudre. Il se dissolvait. Il n’avait aucune conscience de son corps ou de ce qui se passait. L’immobilit\u00e9 totale ! La joie illimit\u00e9e de l’immobilit\u00e9 ! Pas de personne, pas de personnalit\u00e9, pas de monde ext\u00e9rieur. Ce n’est que lorsqu’il y a une personnalit\u00e9 qu’il y a un monde ext\u00e9rieur. Nous sommes t\u00e9moins du monde en fonction de notre personnalit\u00e9. Tout s’est dissous. Seul le silence existait. Le son de l’oc\u00e9an \u00e9tait le silence. Lorsque Vamadeva revint \u00e0 la conscience terrestre, il \u00e9tait minuit pass\u00e9. Son gourou avait quitt\u00e9 la pi\u00e8ce. Il resta assis l\u00e0 encore longtemps, jusqu’\u00e0 l’aube, se contentant d’\u00eatre en silence, sans pens\u00e9es, dans une f\u00e9licit\u00e9 totale et compl\u00e8te. Il savait qu’il \u00e9tait arriv\u00e9. Son gourou lui a fait le plus grand cadeau. Il \u00e9tait arriv\u00e9. La conscience qu’il avait cherch\u00e9e au fond de lui avait atterri ! La gratitude a jailli comme de l’eau sal\u00e9e dans ses yeux. Elle a commenc\u00e9 \u00e0 couler sur ses joues. Lorsqu’il entendit le son du gourou et de ses coll\u00e8gues disciples partant se baigner dans le ghat, il se leva \u00e9galement pour les accompagner.<\/span><\/p>Govinda ne pouvait pas comprendre le changement soudain de son ami et Vamadeva n’a rien expliqu\u00e9. Son manque d’int\u00e9r\u00eat pour presque toutes les choses du monde \u00e9tait une grande confusion pour Govinda. Il a fait de son mieux pour le rendre sain d’esprit. Il a m\u00eame pr\u00e9sent\u00e9 \u00e0 Vamadeva certaines des plus jolies filles du quartier et l’a emmen\u00e9 dans des lieux de plaisirs. Rien n’y fit. Vamadeva restait aussi distant que jamais, mais ne refusait jamais sa compagnie pour les occupations de Govinda. Vamadeva \u00e9tait plut\u00f4t comme une ombre in\u00e9vitable pour Govinda – in\u00e9vitable mais sans interf\u00e9rence.<\/span><\/p>La cl\u00e9 du charme de Govinda \u00e9tait sa capacit\u00e9 \u00e0 pr\u00e9dire l’avenir. C’\u00e9tait en partie de l’habilet\u00e9 et en partie de l’intuition. Mais \u00e7a marchait toujours. Depuis sa petite amie, qui devint plus tard sa femme, jusqu’aux vieilles femmes \u00e9dent\u00e9es qui v\u00e9rifiaient avec lui si un mariage \u00e9tait pr\u00e9vu, toutes \u00e9taient enchant\u00e9es par ses prouesses. C’est Gautama qui initie Govinda \u00e0 l’astrologie selon les instructions de Shantananda. L’\u00e9valuation du gourou \u00e9tait exacte, comme toujours. Il savait que Govinda m\u00e8nerait une existence terrestre immerg\u00e9e dans ses gloires personnelles et ses accolades. Ce qu’il a donn\u00e9 \u00e0 Vamadeva \u00e9tait exactement ce qu’il \u00e9tait venu chercher. Chaque disciple a toujours eu exactement ce qu’il m\u00e9ritait.<\/span><\/p>Le parcours de Govinda a \u00e9t\u00e9 color\u00e9, mais pas toujours tr\u00e8s lisse jusqu’\u00e0 son mariage. Le beau-p\u00e8re commer\u00e7ant de Govinda ne l’a jamais vraiment aim\u00e9. Sa nature bavarde et l’\u00e9talage de son pouvoir de pr\u00e9diction ne lui convenaient pas. Il pensait que Govinda \u00e9tait un arriviste et qu’il finirait par abandonner sa fille pour d’autres femmes. \u00c0 cette \u00e9poque, deux ou trois \u00e9pouses \u00e9taient un symbole de statut social. Il a compris que Govinda pourrait emprunter cette voie pour frimer, car il mangeait, vivait et se baignait gr\u00e2ce aux applaudissements. C’est pourquoi, \u00e0 un moment donn\u00e9, Govinda a d\u00fb s’enfuir avec sa petite amie et se marier dans un temple du village voisin. Vamadeva \u00e9tait aussi son compagnon dans cette aventure. Bien que silencieux et pr\u00e9f\u00e9rant l’isolement, Vamadeva n’a jamais eu peur. De m\u00eame, tout l’\u00e9talage de romance de Govinda n’a jamais cr\u00e9\u00e9 la moindre ondulation de d\u00e9sir dans la conscience immobile de Vamadeva. Finalement, lorsqu’il revint, le beau-p\u00e8re impuissant fut oblig\u00e9 d’accepter son flamboyant gendre. Ce fut le d\u00e9but de l’installation de Govinda dans la ville de Varanasi en tant que devin \u00e9tabli, visit\u00e9 par les riches et les c\u00e9l\u00e8bres ainsi que par les classes pauvres de la soci\u00e9t\u00e9. C’\u00e9tait un homme bon avec un bon c\u0153ur. Il aidait de mani\u00e8re d\u00e9sint\u00e9ress\u00e9e. Il finit par devenir riche et populaire et v\u00e9cut heureux avec sa femme et ses enfants.<\/span><\/p>Govinda a toujours pris soin de Vamadeva, m\u00eame si ce dernier pr\u00e9f\u00e9rait l’isolement et le silence. Plus tard dans sa vie, chaque fois qu’il pouvait mettre la main sur Vamadeva, il le ramenait chez lui et lui faisait donner des conf\u00e9rences sur la philosophie \u00e0 un public qu’il rassemblait sans effort. Mais, le plus souvent, Vamadeva se rendait compte de son intention cach\u00e9e de rencontrer une fille ou de forcer un mariage et s’\u00e9chappait de l’endroit. Souvent, Govinda ne disait jamais \u00e0 Vamadeva \u00e0 quoi s’attendre et l’invitait chez lui sous pr\u00e9texte que sa femme s’\u00e9tait renseign\u00e9e sur lui ou qu’il n’avait pas vu les enfants de Govinda depuis longtemps. Vamadeva aimait les enfants et il ne pouvait pas refuser de telles invitations. Lorsqu’il arrivait sur place, il y avait beaucoup de gens qui attendaient de le voir ou d’assister \u00e0 son satsang. Il prenait imm\u00e9diatement un virage en U et disparaissait ou, si l’emprise de Govinda \u00e9tait ferme, s’\u00e9chappait d\u00e8s qu’il le pouvait. Apr\u00e8s quelques ann\u00e9es, alors que Vamadeva s’\u00e9loignait de Varanasi, ils ne se sont pas rencontr\u00e9s pendant une longue p\u00e9riode. Ils se sont rencontr\u00e9s une fois avant que Vamadeva ne quitte son corps \u00e0 l’\u00e2ge de 49 ans.<\/span><\/p>\u00a0<\/p>
L’adieu<\/b><\/p>
Apr\u00e8s 14 ans en pr\u00e9sence et sous la direction de Shantananda, il \u00e9tait temps pour Vamadeva de partir. Govinda avait quitt\u00e9 l’\u00e9cole avant de se marier. Vamadeva continua \u00e0 se baigner dans la piscine de silence de son gourou et de la tradition. Il a \u00e9galement nourri de nouveaux disciples en l’absence de Gautama. Contrairement \u00e0 Gautama, il \u00e9tait un homme de silence. C’est pourquoi les \u00e9tudiants appr\u00e9ciaient beaucoup plus les cours de Gautama que ceux de Vamadeva. Vamadeva \u00e9tait presque comme son gourou – toujours engag\u00e9 dans un silence in\u00e9branlable.<\/span><\/p>C’\u00e9tait le jour du d\u00e9part. Vamadeva ne ressentait aucune \u00e9motion. Le monde dans lequel il \u00e9tait profond\u00e9ment impliqu\u00e9 \u00e9tait en lui. Il n’y avait rien \u00e0 l’ext\u00e9rieur qu’il consid\u00e9rait comme sien. Lorsque la vieille femme lui demanda un tissu, il lui donna son seul tissu de rechange. Pourquoi devrait-il s’inqui\u00e9ter ? La chaleur \u00e9tait \u00e0 l’int\u00e9rieur et il se pr\u00e9lassait toujours dans cette chaleur int\u00e9rieure. Comment le froid ext\u00e9rieur pouvait-il le d\u00e9ranger ?<\/span><\/p>Les mots de Shantananda \u00e9taient tr\u00e8s peu nombreux, profonds et lourds. Il a dit sur son ton profond et pos\u00e9. “Ne vous laissez jamais aller \u00e0 des images pr\u00e9tentieuses. Restez fid\u00e8le \u00e0 votre v\u00e9ritable image qui est sans forme. Ne vous montrez pas facilement aux gens, ni votre stature. Si vous le faites, cela ne fera que renforcer leurs attentes \u00e0 votre \u00e9gard. Cela ne renforcera pas leur silence int\u00e9rieur. R\u00e9v\u00e8le-toi \u00e0 ceux qui sont m\u00fbrs et pr\u00eats \u00e0 se dissoudre. Alors, ils n’auront pas besoin de se montrer pour savoir qui vous \u00eates. Suivez le chemin int\u00e9rieur. Il n’y a rien \u00e0 conqu\u00e9rir \u00e0 l’ext\u00e9rieur. Vous avez d\u00e9j\u00e0 gagn\u00e9 votre tr\u00f4ne. Le tr\u00f4ne est \u00e9ternel. Vous serez toujours surveill\u00e9 et prot\u00e9g\u00e9. Tu n’as pas besoin de te soucier de quoi que ce soit. Vous n’avez besoin de rien car vous \u00eates devenu tout. Vous n’avez rien \u00e0 faire avec le monde pr\u00e9tentieux. Vous n’avez rien \u00e0 faire avec les possessions du monde. Tu dois rendre visite \u00e0 tes parents une derni\u00e8re fois, les servir pendant un an avant de commencer ton voyage, compl\u00e9tant ainsi le dharma d’un fils. Tu ne resteras pas plus de trois jours au m\u00eame endroit. Tu ne d\u00e9velopperas aucun attachement envers quoi que ce soit. Tu auras des adeptes et non des disciples. M\u00eame si tu es un Raja yogi \u00e9tabli dans le silence, tu seras connu comme un Jnana yogi. Dans votre prochaine incarnation, vous serez un rishi Raja complet. Mais ne vous pr\u00e9occupez pas de ces titres, de ce nom ou de cette renomm\u00e9e qui ne sont que des attraits et des liens terrestres. Soyez toujours conscient de qui vous \u00eates et restez fid\u00e8le \u00e0 votre v\u00e9ritable image.”<\/span><\/p>“A partir de maintenant, tu seras connu sous le nom d’Atmananda Chaitanya et tu seras reconnu comme un Avadhoota”.<\/b><\/p>
Shantananda prit son r\u00e9cipient rempli d’eau sacr\u00e9e du Gange, en prit dans sa main et en aspergea la t\u00eate d’Atmananda. Il prit deux fleurs, fit un chant silencieux et les donna dans sa main et chercha Guru Dakshina (offrande \u00e0 Guru). Atmananda sortit une grenade de son sac en tissu et la mit aux pieds de son gourou. Il se prosterna de tout son long aux pieds de lotus de ce dernier. Le gourou accepta l’offrande de son disciple, posa ses deux mains sur sa t\u00eate et dit : “Sois b\u00e9ni. Sois une b\u00e9n\u00e9diction. Sois utile et m\u00e8ne une vie cibl\u00e9e jusqu’\u00e0 ce que tu quittes ce corps \u00e0 l’\u00e2ge de 49 ans. Tu me rencontreras \u00e0 nouveau dans le sookshma (subtil) avant de quitter la terre. Lorsque tu me verras, tu sauras qu’il est temps pour toi de partir. Pr\u00e9pare-toi et pars dans les deux jours qui suivent. Pars maintenant. Ne regardez pas en arri\u00e8re. Tu n’as plus rien \u00e0 prendre ici. Tout ce dont tu as besoin pour ta vie future, tu l’as d\u00e9j\u00e0. Tu es autonome. VOUS \u00caTES LIBRE.” AUTOSUFFISANT… AUTOSUFFISANT…. ACCOMPLI… COMPL\u00c8TEMENT ACCOMPLI… LIBRE… LIBRE… LIBERT\u00c9… ces mots ont continu\u00e9 \u00e0 r\u00e9sonner dans son int\u00e9rieur vide pendant un long moment, alors qu’il quittait la demeure de son gourou avec un c\u0153ur d\u00e9bordant de gratitude. Il s’est assis pendant un moment sur les rives du Gange. Il l’a regard\u00e9 pendant un long moment. Lentement, il est entr\u00e9 dans l’eau et s’est tremp\u00e9 plusieurs fois. Il a bu beaucoup d’eau. Il s’essuya avec sa seule serviette, porta le seul tissu par-dessus ses sous-v\u00eatements mouill\u00e9s et commen\u00e7a \u00e0 marcher en direction de sa maison et de ses parents.<\/span><\/p>Gratitude<\/span><\/p>M<\/span><\/p>Avertissement :<\/span><\/i><\/p>Atmananda est un personnage fictif cr\u00e9\u00e9 par Mohanji pour expliquer la Tradition. Toute ressemblance avec des personnes vivantes ou mortes est purement fortuite.<\/span><\/i><\/p>\t\t\t\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t<\/div>\n\t\t\t\t\t<\/div>\n\t\t<\/div>\n\t\t\t\t